Ford Mustang GT 4.6 V8 301 cv
Page 1 sur 1
Ford Mustang GT 4.6 V8 301 cv
Voiture essayée:
Ford Mustang GT V8 4,6 litres de 301 cv
Prix de vente: 26.950 €
TMC: 2.726,35 € (plus de 155 kw)
Taxe annuelle: 2.376,79 € (26 cv fiscaux)
Conditions de l'essai:
Véhicule d'occasion mis en vente par le concessionnaire Jeep-Chrysler de Waterloo.
Essai réalisé le 9 mars 2010
Météo radieuse, température de 4°C, vent modéré.
Essayeur: Jean-Fi
Habitabilité et esthétique
En tant qu'amoureux fou des Muscle Cars en général et plus précisément de la Mustang des 60's, je désespérais qu'un jour celle-ci revive après les horreurs que Ford a sorti dans les années 80 et jusqu'à aujourd'hui.
Mais en 2005, Ford sort enfin un tout nouveau modèle hommage à la Mustang d'origine. C'est ce modèle que j'ai essayé. Cette GT date de janvier 2006 et affiche 44.500 kms au compteur.
Ce modèle est la 5ème version de la Ford Mustang. Personnellement, je n'aime que les versions 1 et 5, la 2 était encore passable, mais la 3 appelée Fox et la IV ne ressemblaient vraiment à rien.
Vue de l'extérieur, on ne peut que s'agenouiller devant la calandre agressive à souhait. Le pare-choc est massif et la calandre noire en nid d'abeille arbore fièrement le mustang au galop. Pour ceux qui l'ignorent, on reconnaît les différents modèles de Mustang à leur calandre:
- rectangulaire et deux phares ronds pour la version V6, le pack Pony vous permettra d'ajouter deux petits antibrouillards dans la calandre qui sera alors barrée horizontalement.
- deux gros longue-portées dans la calandre pour la GT, c'est plus sobre que la V6 Pony
- calandre trapézoïdale plus agressive pour la Shelby GT500, pas de phares au centre, mais des antibrouillards apparaissent dans le pare-chocs sous les clignoteurs.
Evidemment, le célèbre Cobra, logo officiel de Carroll Shelby prend la place du mustang et décalé côté chauffeur.
Les passages de roues sont bodybuildés pour laisser un peu de place aux pneumatiques de 17 pouces en 235/55.
De profil, la ligne est lourde et musculeuse avec le toit qui descend vers le coffre pour respecter la ligne originelle de la version Fastback, la plus rare mais la plus prisée des amateurs. Derrière la portière très large, une petite custode lui donne un air plus civilisé. Le bas de caisse présente un stripping spécifique pour veiller à ce que même les béotiens reconnaissent la voiture de loin et s'écartent pour lui laisser le passage. L'épaulement arrière de la Mustang donne vraiment l'impression d'un fauve ramassé sur lui-même et prêt à bondir en avant, effet encore accentué par cette calandre rentrée sous le capot.
La malle arrière est volumineuse sans exagération et un aileron de petite taille vient équilibrer le tout. Les énormes feux encadrent le gros logo GT souligné discrètement des lettres FORD, mais pas question de voir le logo à l'ovale bleu, c'est une Mustang avant d'être une Ford.
Le coffre présente un volume utile assez important, dans les 400 litres à vue de nez, mais l'ouverture est petite et pas très pratique.
Avec 4,77 m de longueur, 1,88 hors tout et un poids de 1.580 kilos, la Mustang est une voiture massive qui ne passe pas inaperçue. Quiconque la voit se retourne dessus, c'est automatique. Et quand vous faites tourner le moteur, les gens s'arrêtent carrément pour écouter.
A l'intérieur, surprise. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, moi en premier, c'est assez cosy. Les sièges baquets ont une belle forme et présente une sellerie en cuir de couleur rouge en standard. On est très bien assis, un peu bas par rapport à la ceinture de portière et le siège conducteur est réglable électriquement dans toutes les directions. La place aux jambes est suffisante, seul le genou droit aura tendance à cogner la console en plastique très rigide. Le volant rappelle celui de la version des 60's mais comporte les commandes de l'autoradio mono CD et du cruise control.
Les espaces de rangement sont comptés et la boîte à gants pourra vous servir essentiellement pour y mettre...vos gants. La largeur aux épaules est excellente, chacun sera casé de son côté sans gêner l'autre. Deux porte-gobelets réfrigérants (oui monsieur) complètent la console centrale horizontale.
Le levier de frein à main est énorme et très haut placé, un peu gênant pour le coude droit si vous le laissez reposer sur l'accoudoir central. L'accoudoir dissimule un bac de rangement pour vos CDs. Ceci dit, le bras droit est rarement au repos avec cette voiture, croyez-moi.
A l'arrière, deux baquets individuels offrent un excellent confort à vos passagers, à la condition qu'ils soient un peu contorsionnistes pour y accéder malgré l'ouverture béante des larges portières. Une fois installé, on dispose de quelques centimètres d'espace entre les genoux et le dossier, c'est tout à fait suffisant. Les pieds entrent sans problème sous les sièges et le renflement séparant les deux places aurait gagné en confort avec encore un peu plus de hauteur.
La garde au toit est un peu juste, les gabarits de plus d'1,80 m risquent de taper la tête dans le plafond.
Performances et agrément moteur
Passons enfin à la partie la plus intéressante: ce qui se cache sous le capot moteur. Les écologistes convaincus arrêtent ici leur lecture et passent à la partie sécurité.
La Mustang existe en trois motorisations:
- un V6 de 4 litres de cylindrée et 12 soupapes développant 210 cv à 5.300 tpm et 330 Nm de couple
- un V8 de 4,6 litres, 24 soupapes, 301 cv à 5.750 tpm et 440 Nm de couple
- un V8 de 5,4 litres supercharged, 32 soupapes, 500 cv à 6.000 tpm et 670 Nm de couple
La version essayée ici est celle de 4,6 litres. Ce V8 atmosphérique gronde sourdement au ralenti et chaque coup de gaz fait rugir les 8 cylindres en éructant autant de CO² qu'il le peut via ses deux sorties d'échappements. A l'arrêt, monter le régime à 3.500 tpm fait bouger la voiture latéralement comme si votre Mustang piaffait d'impatience. Je n'ose rêver de ces sensations avec le V8 supercharged de la Shelby.
J'appuie à fond la pédale d'embrayage, extrêmement dure et je passe la première, très dure elle aussi. Un filet de gaz pour avancer un peu et laisser passer les autres voitures.
Première surprise: la première s'arrête et me fait un appel de phares pour passer. La calandre impressionne, c'est clair et peu de gens sont incapables de reconnaître le profil d'une vraie Mustang quand ils en croisent une. Cette voitures inspire le respect et l'envie.
J'accélère légèrement, je passe les rapports les uns après les autres en souplesse et je maintiens ma vitesse à 50, ça pullule de radar par là. Au premier radar que je croise, je me rappelle juste à temps que le tachymètre est gradué en miles par heure, j'étais donc à 80 au lieu de 50.
Je balade ainsi 2 ou 3 minutes, je tâte les freins, je jauge la direction assez précise et qui transmet très bien ses informations, le tout en papotant avec le vendeur qui a tenu à m'accompagner. Il a commencé par passer à la pompe mettre 20 litres d'essence et a fait quelques petites accélérations pour me montrer que le V8 a de la ressource.
Ainsi donc, je m'arrête à un feu rouge avec devant moi une belle et longue ligne droite déserte ou presque, dans les 800 mètres à peu près. Je passe la première, j'en profite pour couper discrètement l'anti-patinage et le feu passe au vert.
Taïaaaauuuuut, pied dedans, je démarre comme une furie en chassant du cul et en passant les rapports à 6.000 tpm. En un rien de temps, je suis en bout de ligne droite au cul d'une Twingo. Il me reste 50 mètres pour la dépasser avant le virage. Aucun souci, je déboîte en enfonce encore le pied avant de freiner aussi sec et prendre le virage, déjà 15 à 20 mètres devant la pauvre petite Renault et sa conductrice qui se demande encore ce que c'était que ce missile blanc.
Au moment de freiner, je suis à 100, donc 160 (je vous l'ai dit, ce sont des mph ).
Mon passager a l'air un peu stressé, je ne sais pas trop pourquoi. Je passe ainsi une série de virages, la voiture accroche bien mais on sent bien qu'elle meurt d'envie de se dérober, l'anti-patinage n'est plus là pour gérer le caractère très survireur de la bête fauve.
Je roule ainsi en mode WRC pendant 20 minutes en enchaînant les grosses accélérations et les freinages un peu brutaux. Hélas, trois fois hélas, les 20 litres généreusement versés par le vendeur se sont évaporés, doit y avoir une fuite quelque part
L'alarme sonore de la réserve retentit pour me rappeler à l'ordre et je remarque un léger soupir de soulagement à mes côtés. De toute façon, il était temps, je n'ai quasi plus de freins et une désagréable sensation au pied de freiner sur les fers.
Vérification faite au garage, les plaquettes sont bonnes, les jantes bien chaudes et les disques à bonne température apparemment, le problème vient d'ailleurs.
Pendant cet essai, j'ai été agréablement surpris par le confort général et la tenue de route pour une voiture de ce type. Les irrégularités sont bien absorbées, mais on les ressent tout de même assez fort si on compare à une berline de luxe actuelle. L'arrière a tendance à tressauter pas mal en virages serrés et il m'a semblé ressentir une différence entre la gauche et la droite, la voiture avait nettement tendance à ripper côté gauche.
En accélération maximale, l'avant se soulève fortement et on sent très bien que les roues avant ont de la peine à garder le contact du sol. Ce moteur est une pure merveille au niveau des sensations et ses 300 cv (301 en fait puisqu'il y en a un sur la calandre ) ne demandent qu'à vivre entre les mains d'un amoureux de la chose.
Quelques chiffres du constructeur: le 0 à 100 est abattu en 4,9 sec, 238 km/h de vitesse de pointe le 400 mètres départ arrêté est avalé en 13,5 sec, contre 15,6 pour la version V6.
Un gros regret, son bruit. Je m'attendais à un bon gros V8 bien grave et des sonorités lourdes et basses, mais non, ce bloc est rageur et il siffle par la prise d'air dès qu'on dépasse les 3.000 tpm. Ce n'est pas désagréable pour autant, mais c'est assez fatigant car extrêmement sonore et dans des fréquences assez gênantes pour les oreilles. A partir de 3.500 tpm, n'espérez plus tenir une conversation, contentez-vous d'écouter et de jubiler si vous êtes le conducteur, ou de prier si vous êtes passager.
Le plus impressionnant est d'entendre le sifflement rageur de l'air qui est aspiré par ce bloc qui respire la santé. On croirait vraiment à un bloc supercharged, mais il lui manque la rondeur d'un vrai small block V8. Rien que pour le bruit, je pense que je préfèrerai la version GT 500.
Consommation
Voici le sujet qui fâche. Y'a pas de secret, un V8 de 4,6 litres de cylindrée, il faut lui donner à boire. Ford annonce une consommation de 12 l/100 en conduite extra-urbaine.
Mais ne vous leurrez pas, quelques coups d'accélérateurs pour faire monter la pression et la consommation s'envole rapidement. En mode GT, avec l'aiguille du compte-tours qui chatouille les 6.000 tpm, les 20 litres d'essence ajoutés par le vendeur avant de me filer le volant ont tenu 20 minutes. Au total, la voiture a parcouru 65 km sur cet essai, soit une consommation moyenne de 30,8 litres au 100.
Avec le réservoir d'une capacité de 61 litres, ne comptez pas dépasser souvent les 300 kilomètres si vous voulez vous amuser un minimum.
Avec des émissions de CO² de minimum 330 gr, cette voiture est l'antithèse absolue de la voiture politiquement correcte.
Confort - Equipement
De base, cette Mustang est assez complète et vous offre tout le confort moderne d'une voiture actuelle. Air conditionné mécanique, la clim' est en option, siège conducteur électrique chauffant et réglable dans 8 directions, radio CD 4 HP avec port USB et lecture des MP3, vitres électriques, alarme et immobilisateur, cruise Control, ordinateur de bord, sellerie cuir...
Les sièges sont très confortables et enveloppant, on s'y sent rapidement à l'aise. Les deux baquets arrière sont du même niveau avec juste la place aux jambes qui manque légèrement.
Le volant comprend les commandes radio et cruise control.
A l'achat, sans supplément, vous aurez le droit de choisir la couleur de l'éclairage du tableau de bord.
Aucune idée de la qualité de l'installation audio, je n'ai même pas pensé à l'allumer tant je voulais profiter des vocalises du V8. De même, je n'ai pas testé le cruise control, je voulais garder la main à tout.
La pédale d'embrayage et le levier de vitesses demandent une solide poigne et cela ajoute encore à l'impression de brutalité de la voiture. Par contre, la pédale de frein avait un toucher très mou, mais je suis à peu près sûr que cette voiture souffrait d'un problème du côté des freins à l'avant.
Les suspensions sont relativement sèches, mais pas trop et le débattement des amortisseurs un peu trop prononcé donnait des sensations de flottement dans les virages rapides.
L'insonorisation générale de la voiture est sommaire et on entend beaucoup le bruit du moteur dès qu'on passe les 2.000 tpm. Si c'est très agréable pendant 10 minutes, cela risque de devenir pénible pour des longs trajets, mais on n'achète pas une Mustang pour faire des longues routes à 120.
Sécurité
Avec une telle voiture, il faut impérativement disposer de la panoplie sécuritaire usuelle, surtout vu l'encombrement de nos routes. La Mustang ne fait pas exception et vous propose 4 airbags, l'ABS, l'anti-patinage, l'anti-dérive, 4 disques ventilés et des pneus de bonne taille: 235/55/17. Dans le cas de cette vente, les 4 pneus hiver étaient même fournis (déjà montés sur la voiture) en plus des pneus hautes performances pour la belle saison.
Au hasard de mes différentes phases d'accélération et de freinage, j'ai dû constater que les freins étaient soit sous-dimensionnés ou déficients, j'ai eu rapidement un toucher de pédale très métallique et rugueux alors que les plaquettes externes étaient en parfait état. Aucune idée de l'état des plaquettes internes que je ne pouvais voir, mais j'ai fait la remarque au vendeur en lui demandant de vérifier cela rapidement.
De même, j'ai ressenti plusieurs fois un déséquilibre d'amortissement sur l'arrière et la voiture était nettement plus survireuse vers la gauche que vers la droite.
Globalement, c'est une vraie Muscle Car, c'est lourd, assez rigide et un peu pataud et son territoire ne sera sûrement pas la montagne mais plutôt les belles routes bien large de la campagne.
Pour le reste, on se sent bien et en sécurité tant la voiture dégage une impression de robustesse.
Qualité
Comme beaucoup de véhicules originaires des Etats-Unis, la qualité de finition à l'intérieur est assez moyenne. Les plastiques sont durs et rigides et les ajustements laissent un peu à désirer.
La qualité du cuir des sièges est très bonne, ils ne trahissaient absolument pas leurs 4 années d'utilisation, mais la voiture n'avait pas beaucoup de kilomètres au compteur pour son âge. J'ai pu constater qu'il manquait les deux poignées de relevage des dossiers de siège, probablement ont-elles été cassées.
Les diverses commandes sont un peu désuètes par rapport à ce que nous connaissons ici en Europe sur les voitures d'un certain standing, mais il faut se rappeler que cette Mustang surfe sur la vague rétro et est bien là pour rappeler la plus célèbre des Muscle Cars des sixties et seventies.
En ce qui concerne la carrosserie, tout avait l'air correctement assemblé mais sans pour autant donner une finition de haut gamme. L'intérieur du coffre est à peine garni et le couvercle de malle ne l'est pas du tout. A ce prix, c'est assez mesquin.
Conclusion
Depuis 35 ans, je rêve de posséder un Mustang, de préférence une de 1967 en version Fastback telle qu'on la connaît dans les films Bullitt et 60 secondes Chrono, cette dernière ayant ma préférence.
Esthétiquement, j'ai toujours détesté les modèles qui ont suivi la première série et jusqu'à l'arrivée du modèle actuel, celle qui a fait l'objet de cet essai.
Elle a moins de caractère que celle d'époque mais sa ligne a vraiment été pensée pour faire revivre son illustre aïeule et je pense que c'est une belle réussite.
C'est maintenant une voiture utilisable au quotidien de part son confort assez correct et un équipement relativement complet, les seules restrictions viendront du côté du budget demandé tant par sa consommation en carburant que par le montant des taxes à allonger en Belgique.
A conduire, elle peut se montrer tout à fait civilisée pour autant que l'on veille à ne pas chatouiller l'accélérateur de façon trop mordante.
Quand on la voit dans son rétroviseur, cette Mustang a un vrai regard agressif qui ne trompe personne et les réactions des badauds sont étonnantes: respect, curiosité, envie et émerveillement. Des piétons que je voulais laisser traverser préféraient attendre pour écouter le bruit du V8 et regarder encore et encore ce fauve passer devant eux.
Les Plus
- Ligne agressive de vraie Muscle Car
- Confort
- Moteur performant
- Rapport Prix/Equipement
- Véhicule utilisable au quotidien
- La tête des autres usagers de la route
Les Moins
- Bruit du moteur trop rageur et pas assez sourd
- Manque de couple sous les 2.000 tpm
- Consommation monstrueuse
- Faiblesse des freins
- Commandes de boîte et d'embrayage musclées
Ford Mustang GT V8 4,6 litres de 301 cv
Prix de vente: 26.950 €
TMC: 2.726,35 € (plus de 155 kw)
Taxe annuelle: 2.376,79 € (26 cv fiscaux)
Conditions de l'essai:
Véhicule d'occasion mis en vente par le concessionnaire Jeep-Chrysler de Waterloo.
Essai réalisé le 9 mars 2010
Météo radieuse, température de 4°C, vent modéré.
Essayeur: Jean-Fi
Habitabilité et esthétique
En tant qu'amoureux fou des Muscle Cars en général et plus précisément de la Mustang des 60's, je désespérais qu'un jour celle-ci revive après les horreurs que Ford a sorti dans les années 80 et jusqu'à aujourd'hui.
Mais en 2005, Ford sort enfin un tout nouveau modèle hommage à la Mustang d'origine. C'est ce modèle que j'ai essayé. Cette GT date de janvier 2006 et affiche 44.500 kms au compteur.
Ce modèle est la 5ème version de la Ford Mustang. Personnellement, je n'aime que les versions 1 et 5, la 2 était encore passable, mais la 3 appelée Fox et la IV ne ressemblaient vraiment à rien.
Vue de l'extérieur, on ne peut que s'agenouiller devant la calandre agressive à souhait. Le pare-choc est massif et la calandre noire en nid d'abeille arbore fièrement le mustang au galop. Pour ceux qui l'ignorent, on reconnaît les différents modèles de Mustang à leur calandre:
- rectangulaire et deux phares ronds pour la version V6, le pack Pony vous permettra d'ajouter deux petits antibrouillards dans la calandre qui sera alors barrée horizontalement.
- deux gros longue-portées dans la calandre pour la GT, c'est plus sobre que la V6 Pony
- calandre trapézoïdale plus agressive pour la Shelby GT500, pas de phares au centre, mais des antibrouillards apparaissent dans le pare-chocs sous les clignoteurs.
Evidemment, le célèbre Cobra, logo officiel de Carroll Shelby prend la place du mustang et décalé côté chauffeur.
Les passages de roues sont bodybuildés pour laisser un peu de place aux pneumatiques de 17 pouces en 235/55.
De profil, la ligne est lourde et musculeuse avec le toit qui descend vers le coffre pour respecter la ligne originelle de la version Fastback, la plus rare mais la plus prisée des amateurs. Derrière la portière très large, une petite custode lui donne un air plus civilisé. Le bas de caisse présente un stripping spécifique pour veiller à ce que même les béotiens reconnaissent la voiture de loin et s'écartent pour lui laisser le passage. L'épaulement arrière de la Mustang donne vraiment l'impression d'un fauve ramassé sur lui-même et prêt à bondir en avant, effet encore accentué par cette calandre rentrée sous le capot.
La malle arrière est volumineuse sans exagération et un aileron de petite taille vient équilibrer le tout. Les énormes feux encadrent le gros logo GT souligné discrètement des lettres FORD, mais pas question de voir le logo à l'ovale bleu, c'est une Mustang avant d'être une Ford.
Le coffre présente un volume utile assez important, dans les 400 litres à vue de nez, mais l'ouverture est petite et pas très pratique.
Avec 4,77 m de longueur, 1,88 hors tout et un poids de 1.580 kilos, la Mustang est une voiture massive qui ne passe pas inaperçue. Quiconque la voit se retourne dessus, c'est automatique. Et quand vous faites tourner le moteur, les gens s'arrêtent carrément pour écouter.
A l'intérieur, surprise. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, moi en premier, c'est assez cosy. Les sièges baquets ont une belle forme et présente une sellerie en cuir de couleur rouge en standard. On est très bien assis, un peu bas par rapport à la ceinture de portière et le siège conducteur est réglable électriquement dans toutes les directions. La place aux jambes est suffisante, seul le genou droit aura tendance à cogner la console en plastique très rigide. Le volant rappelle celui de la version des 60's mais comporte les commandes de l'autoradio mono CD et du cruise control.
Les espaces de rangement sont comptés et la boîte à gants pourra vous servir essentiellement pour y mettre...vos gants. La largeur aux épaules est excellente, chacun sera casé de son côté sans gêner l'autre. Deux porte-gobelets réfrigérants (oui monsieur) complètent la console centrale horizontale.
Le levier de frein à main est énorme et très haut placé, un peu gênant pour le coude droit si vous le laissez reposer sur l'accoudoir central. L'accoudoir dissimule un bac de rangement pour vos CDs. Ceci dit, le bras droit est rarement au repos avec cette voiture, croyez-moi.
A l'arrière, deux baquets individuels offrent un excellent confort à vos passagers, à la condition qu'ils soient un peu contorsionnistes pour y accéder malgré l'ouverture béante des larges portières. Une fois installé, on dispose de quelques centimètres d'espace entre les genoux et le dossier, c'est tout à fait suffisant. Les pieds entrent sans problème sous les sièges et le renflement séparant les deux places aurait gagné en confort avec encore un peu plus de hauteur.
La garde au toit est un peu juste, les gabarits de plus d'1,80 m risquent de taper la tête dans le plafond.
Performances et agrément moteur
Passons enfin à la partie la plus intéressante: ce qui se cache sous le capot moteur. Les écologistes convaincus arrêtent ici leur lecture et passent à la partie sécurité.
La Mustang existe en trois motorisations:
- un V6 de 4 litres de cylindrée et 12 soupapes développant 210 cv à 5.300 tpm et 330 Nm de couple
- un V8 de 4,6 litres, 24 soupapes, 301 cv à 5.750 tpm et 440 Nm de couple
- un V8 de 5,4 litres supercharged, 32 soupapes, 500 cv à 6.000 tpm et 670 Nm de couple
La version essayée ici est celle de 4,6 litres. Ce V8 atmosphérique gronde sourdement au ralenti et chaque coup de gaz fait rugir les 8 cylindres en éructant autant de CO² qu'il le peut via ses deux sorties d'échappements. A l'arrêt, monter le régime à 3.500 tpm fait bouger la voiture latéralement comme si votre Mustang piaffait d'impatience. Je n'ose rêver de ces sensations avec le V8 supercharged de la Shelby.
J'appuie à fond la pédale d'embrayage, extrêmement dure et je passe la première, très dure elle aussi. Un filet de gaz pour avancer un peu et laisser passer les autres voitures.
Première surprise: la première s'arrête et me fait un appel de phares pour passer. La calandre impressionne, c'est clair et peu de gens sont incapables de reconnaître le profil d'une vraie Mustang quand ils en croisent une. Cette voitures inspire le respect et l'envie.
J'accélère légèrement, je passe les rapports les uns après les autres en souplesse et je maintiens ma vitesse à 50, ça pullule de radar par là. Au premier radar que je croise, je me rappelle juste à temps que le tachymètre est gradué en miles par heure, j'étais donc à 80 au lieu de 50.
Je balade ainsi 2 ou 3 minutes, je tâte les freins, je jauge la direction assez précise et qui transmet très bien ses informations, le tout en papotant avec le vendeur qui a tenu à m'accompagner. Il a commencé par passer à la pompe mettre 20 litres d'essence et a fait quelques petites accélérations pour me montrer que le V8 a de la ressource.
Ainsi donc, je m'arrête à un feu rouge avec devant moi une belle et longue ligne droite déserte ou presque, dans les 800 mètres à peu près. Je passe la première, j'en profite pour couper discrètement l'anti-patinage et le feu passe au vert.
Taïaaaauuuuut, pied dedans, je démarre comme une furie en chassant du cul et en passant les rapports à 6.000 tpm. En un rien de temps, je suis en bout de ligne droite au cul d'une Twingo. Il me reste 50 mètres pour la dépasser avant le virage. Aucun souci, je déboîte en enfonce encore le pied avant de freiner aussi sec et prendre le virage, déjà 15 à 20 mètres devant la pauvre petite Renault et sa conductrice qui se demande encore ce que c'était que ce missile blanc.
Au moment de freiner, je suis à 100, donc 160 (je vous l'ai dit, ce sont des mph ).
Mon passager a l'air un peu stressé, je ne sais pas trop pourquoi. Je passe ainsi une série de virages, la voiture accroche bien mais on sent bien qu'elle meurt d'envie de se dérober, l'anti-patinage n'est plus là pour gérer le caractère très survireur de la bête fauve.
Je roule ainsi en mode WRC pendant 20 minutes en enchaînant les grosses accélérations et les freinages un peu brutaux. Hélas, trois fois hélas, les 20 litres généreusement versés par le vendeur se sont évaporés, doit y avoir une fuite quelque part
L'alarme sonore de la réserve retentit pour me rappeler à l'ordre et je remarque un léger soupir de soulagement à mes côtés. De toute façon, il était temps, je n'ai quasi plus de freins et une désagréable sensation au pied de freiner sur les fers.
Vérification faite au garage, les plaquettes sont bonnes, les jantes bien chaudes et les disques à bonne température apparemment, le problème vient d'ailleurs.
Pendant cet essai, j'ai été agréablement surpris par le confort général et la tenue de route pour une voiture de ce type. Les irrégularités sont bien absorbées, mais on les ressent tout de même assez fort si on compare à une berline de luxe actuelle. L'arrière a tendance à tressauter pas mal en virages serrés et il m'a semblé ressentir une différence entre la gauche et la droite, la voiture avait nettement tendance à ripper côté gauche.
En accélération maximale, l'avant se soulève fortement et on sent très bien que les roues avant ont de la peine à garder le contact du sol. Ce moteur est une pure merveille au niveau des sensations et ses 300 cv (301 en fait puisqu'il y en a un sur la calandre ) ne demandent qu'à vivre entre les mains d'un amoureux de la chose.
Quelques chiffres du constructeur: le 0 à 100 est abattu en 4,9 sec, 238 km/h de vitesse de pointe le 400 mètres départ arrêté est avalé en 13,5 sec, contre 15,6 pour la version V6.
Un gros regret, son bruit. Je m'attendais à un bon gros V8 bien grave et des sonorités lourdes et basses, mais non, ce bloc est rageur et il siffle par la prise d'air dès qu'on dépasse les 3.000 tpm. Ce n'est pas désagréable pour autant, mais c'est assez fatigant car extrêmement sonore et dans des fréquences assez gênantes pour les oreilles. A partir de 3.500 tpm, n'espérez plus tenir une conversation, contentez-vous d'écouter et de jubiler si vous êtes le conducteur, ou de prier si vous êtes passager.
Le plus impressionnant est d'entendre le sifflement rageur de l'air qui est aspiré par ce bloc qui respire la santé. On croirait vraiment à un bloc supercharged, mais il lui manque la rondeur d'un vrai small block V8. Rien que pour le bruit, je pense que je préfèrerai la version GT 500.
Consommation
Voici le sujet qui fâche. Y'a pas de secret, un V8 de 4,6 litres de cylindrée, il faut lui donner à boire. Ford annonce une consommation de 12 l/100 en conduite extra-urbaine.
Mais ne vous leurrez pas, quelques coups d'accélérateurs pour faire monter la pression et la consommation s'envole rapidement. En mode GT, avec l'aiguille du compte-tours qui chatouille les 6.000 tpm, les 20 litres d'essence ajoutés par le vendeur avant de me filer le volant ont tenu 20 minutes. Au total, la voiture a parcouru 65 km sur cet essai, soit une consommation moyenne de 30,8 litres au 100.
Avec le réservoir d'une capacité de 61 litres, ne comptez pas dépasser souvent les 300 kilomètres si vous voulez vous amuser un minimum.
Avec des émissions de CO² de minimum 330 gr, cette voiture est l'antithèse absolue de la voiture politiquement correcte.
Confort - Equipement
De base, cette Mustang est assez complète et vous offre tout le confort moderne d'une voiture actuelle. Air conditionné mécanique, la clim' est en option, siège conducteur électrique chauffant et réglable dans 8 directions, radio CD 4 HP avec port USB et lecture des MP3, vitres électriques, alarme et immobilisateur, cruise Control, ordinateur de bord, sellerie cuir...
Les sièges sont très confortables et enveloppant, on s'y sent rapidement à l'aise. Les deux baquets arrière sont du même niveau avec juste la place aux jambes qui manque légèrement.
Le volant comprend les commandes radio et cruise control.
A l'achat, sans supplément, vous aurez le droit de choisir la couleur de l'éclairage du tableau de bord.
Aucune idée de la qualité de l'installation audio, je n'ai même pas pensé à l'allumer tant je voulais profiter des vocalises du V8. De même, je n'ai pas testé le cruise control, je voulais garder la main à tout.
La pédale d'embrayage et le levier de vitesses demandent une solide poigne et cela ajoute encore à l'impression de brutalité de la voiture. Par contre, la pédale de frein avait un toucher très mou, mais je suis à peu près sûr que cette voiture souffrait d'un problème du côté des freins à l'avant.
Les suspensions sont relativement sèches, mais pas trop et le débattement des amortisseurs un peu trop prononcé donnait des sensations de flottement dans les virages rapides.
L'insonorisation générale de la voiture est sommaire et on entend beaucoup le bruit du moteur dès qu'on passe les 2.000 tpm. Si c'est très agréable pendant 10 minutes, cela risque de devenir pénible pour des longs trajets, mais on n'achète pas une Mustang pour faire des longues routes à 120.
Sécurité
Avec une telle voiture, il faut impérativement disposer de la panoplie sécuritaire usuelle, surtout vu l'encombrement de nos routes. La Mustang ne fait pas exception et vous propose 4 airbags, l'ABS, l'anti-patinage, l'anti-dérive, 4 disques ventilés et des pneus de bonne taille: 235/55/17. Dans le cas de cette vente, les 4 pneus hiver étaient même fournis (déjà montés sur la voiture) en plus des pneus hautes performances pour la belle saison.
Au hasard de mes différentes phases d'accélération et de freinage, j'ai dû constater que les freins étaient soit sous-dimensionnés ou déficients, j'ai eu rapidement un toucher de pédale très métallique et rugueux alors que les plaquettes externes étaient en parfait état. Aucune idée de l'état des plaquettes internes que je ne pouvais voir, mais j'ai fait la remarque au vendeur en lui demandant de vérifier cela rapidement.
De même, j'ai ressenti plusieurs fois un déséquilibre d'amortissement sur l'arrière et la voiture était nettement plus survireuse vers la gauche que vers la droite.
Globalement, c'est une vraie Muscle Car, c'est lourd, assez rigide et un peu pataud et son territoire ne sera sûrement pas la montagne mais plutôt les belles routes bien large de la campagne.
Pour le reste, on se sent bien et en sécurité tant la voiture dégage une impression de robustesse.
Qualité
Comme beaucoup de véhicules originaires des Etats-Unis, la qualité de finition à l'intérieur est assez moyenne. Les plastiques sont durs et rigides et les ajustements laissent un peu à désirer.
La qualité du cuir des sièges est très bonne, ils ne trahissaient absolument pas leurs 4 années d'utilisation, mais la voiture n'avait pas beaucoup de kilomètres au compteur pour son âge. J'ai pu constater qu'il manquait les deux poignées de relevage des dossiers de siège, probablement ont-elles été cassées.
Les diverses commandes sont un peu désuètes par rapport à ce que nous connaissons ici en Europe sur les voitures d'un certain standing, mais il faut se rappeler que cette Mustang surfe sur la vague rétro et est bien là pour rappeler la plus célèbre des Muscle Cars des sixties et seventies.
En ce qui concerne la carrosserie, tout avait l'air correctement assemblé mais sans pour autant donner une finition de haut gamme. L'intérieur du coffre est à peine garni et le couvercle de malle ne l'est pas du tout. A ce prix, c'est assez mesquin.
Conclusion
Depuis 35 ans, je rêve de posséder un Mustang, de préférence une de 1967 en version Fastback telle qu'on la connaît dans les films Bullitt et 60 secondes Chrono, cette dernière ayant ma préférence.
Esthétiquement, j'ai toujours détesté les modèles qui ont suivi la première série et jusqu'à l'arrivée du modèle actuel, celle qui a fait l'objet de cet essai.
Elle a moins de caractère que celle d'époque mais sa ligne a vraiment été pensée pour faire revivre son illustre aïeule et je pense que c'est une belle réussite.
C'est maintenant une voiture utilisable au quotidien de part son confort assez correct et un équipement relativement complet, les seules restrictions viendront du côté du budget demandé tant par sa consommation en carburant que par le montant des taxes à allonger en Belgique.
A conduire, elle peut se montrer tout à fait civilisée pour autant que l'on veille à ne pas chatouiller l'accélérateur de façon trop mordante.
Quand on la voit dans son rétroviseur, cette Mustang a un vrai regard agressif qui ne trompe personne et les réactions des badauds sont étonnantes: respect, curiosité, envie et émerveillement. Des piétons que je voulais laisser traverser préféraient attendre pour écouter le bruit du V8 et regarder encore et encore ce fauve passer devant eux.
Les Plus
- Ligne agressive de vraie Muscle Car
- Confort
- Moteur performant
- Rapport Prix/Equipement
- Véhicule utilisable au quotidien
- La tête des autres usagers de la route
Les Moins
- Bruit du moteur trop rageur et pas assez sourd
- Manque de couple sous les 2.000 tpm
- Consommation monstrueuse
- Faiblesse des freins
- Commandes de boîte et d'embrayage musclées
Dernière édition par Jean-Fi le Dim 9 Juil - 11:16, édité 4 fois
Re: Ford Mustang GT 4.6 V8 301 cv
Je suis pas fan de voiture en général (d'autant plus que je n'y connais pas grand chose !), mais là... je ne pouvais pas m'empêcher de commenter la mustang... c'est la voiture de mes rêves (au même titre que l'Aston Martin Vankish...mais là c'est un rêve un peu trop cher là !!) !
Dans la gamme Mustang, j'ai quand même une large préférence pour la fastback Mach1 (les anciens modèles de séries américaines !!).
Le modèle que tu as essayé est très bien, mais malgré les défauts...... c'est une mustang quoi !!
Une petite Camaro, ça ne te tente pas ?? Ma préférence pour les modèles fin année 60 en coupé sport bien sûr, mais introuvable !!
Dans la gamme Mustang, j'ai quand même une large préférence pour la fastback Mach1 (les anciens modèles de séries américaines !!).
Le modèle que tu as essayé est très bien, mais malgré les défauts...... c'est une mustang quoi !!
Une petite Camaro, ça ne te tente pas ?? Ma préférence pour les modèles fin année 60 en coupé sport bien sûr, mais introuvable !!
Invité- Invité
Re: Ford Mustang GT 4.6 V8 301 cv
Je suis pas super fan des Camaro, je trouve leur ligne moins pure que la Mustang des années 65 à 71, ma préférée avec le modèle actuel.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|