Bandes dessinées, faites découvrir vos séries...

Moi, je viens de me refaire la série complète des Chevalier Ardent.
J'aime toujours autant malgré son ancienneté.

Ardent du Walburge est un jeune fils de Seigneur moyen-âgeux dont la fougue et le courage vont lui amener des tas d'ennuis et d'aventures en tant que vassal du roi Arthus.
Amoureux de la fille du roi, il doit régulièrement subir l'ire du roi et accepter des missions toutes plus dangereuses l'une que l'autre et n'ayant souvent comme but que de l'éloigner de sa fille et/ou de réduire son influence grandissante.
La capacité d'Ardent à toujours réussir fait de lui un seigneur incontournable à la cour d'Arthus et un bien encombrant personnage pour les autres seigneurs.

C'est de la bonne BD à l'ancienne avec un personnage très clean dont tous les défauts sont des qualités malgré tout. Le Moyen-âge est abordé de façon très simpliste, mais c'est avant tout une BD d'aventures façon Alix, son concurrent BD des années 80-90. Alix continue, alors que Ardent est quasi arrêté.

Pour Zep: une BD sur l'univers de WoW vient de sortir chez Soleil, cela devrait t'intéresser

Par contre, je viens d'apprendre une mauvaise nouvelle pour les Chevalier Ardent, François Craenhaels, son auteur est décédé et apparemment, ce n'est pas récent, ce qui explique l'arrêt de la série

Quelques parutions prévues en avril et mai 2008:

KOOKABURRA 6.L'héritier des âmes
ALVIN NORGE 6.Nano paradise
CLIMAX 4.Gakona, Alaska
I.R.$. 10.La loge des assassins
KOOKABURRA UNIVERSE 9.Le lamentin noir
LA FEMME ACCIDENT 1. Tome1, 2 tomes prévus
LA GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS 7.Revoir le soleil
METEORS 1.Le règne digital
NÄVIS 4.Il vous reste de l'énergie ? Apparemment, j'ai loupé le tome 3
NOCTURNES ROUGES 5.Terra Nova
PAPYRUS 30.L'Oracle de Thot
SEULS 3.Tome 3

Je sais, je l'ai déjà

Dans ta liste, j'ai déjà eu l'occasion de lire Seuls, c'est pas mal. On suit les aventures d'enfants perdus dans une grande ville où tous les adultes ont soudainement et mystérieusement disparu...

Sinon, je viens d'acquérir le premier tome de la BD du Donjon de Naheulbeuk, excellente parodie audio des aventures d'un groupe d'humains, d'elfes, etc..., dans un donjon. Il faut absolument l'écouter !!!

zepelin a écrit:Je sais, je l'ai déjà

Dans ta liste, j'ai déjà eu l'occasion de lire Seuls, c'est pas mal. On suit les aventures d'enfants perdus dans une grande ville où tous les adultes ont soudainement et mystérieusement disparu...

Sinon, je viens d'acquérir le premier tome de la BD du Donjon de Naheulbeuk, excellente parodie audio des aventures d'un groupe d'humains, d'elfes, etc..., dans un donjon. Il faut absolument l'écouter !!!

C'est moi ou j'ai loupé un détail important ?

Seuls, on a déjà

La BD est une adaptation en BD du Donjon de Naheulbeuk, qui est à la base une série de mp3 très marrants.
Comme celle de Warcraft, adaptation en BD d'un univers de jeu vidéo.

Compris ??

J'suis d'accord avec l'admin, l'était pas clair Zep avec sa BD audio
Ceci dit, plein de nouveautés intéressantes, notamment la suite très attendue de Kookaburra

L'a le cerveau sous Linux, l'y peut rien l'gamin

Je remonte ce petit topic parce que je viens de relire les Travis.
BD d'action qui se déroule dans les années 2040-2050 et essentiellement dans l'espace. Navettes, cyberréseaux et nano technologies s'y cotoient partout et l'action est omniprésente.

J'ai lu les deux derniers Trolls de Troy :


L'occasion de présenter cette série délirante à souhait due à Arleston (scénario) et Mourier (dessin).
Troy est un monde fantastique peuplé de créatures étranges et délirantes, où chaque humain détient un pouvoir qu'il peut utiliser à condition d'être à proximité d'un sage. Ces pouvoirs peuvent être utiles ou farfelus, selon les cas. Parmi les créatures de Troy, on trouve les trolls, qui forment des communautés joyeuses mais ont la détestable habitude de manger les humains qui passent à leur portée, sauf s'ils ont été enchantés. Mais bon, une brochette de paysannes, agrémentée de morceaux fins d'érudits d'Eckmül, qui y résisterait franchement ?
Les trolls ne craignent qu'une chose : l'eau, cet élément horrible qui rend propre et chasse leurs mouches !

La série raconte les aventures du troll Tetram et de sa fille adoptive Waha, une vraie petite trolle malgré sa pilosité contrariée, due au fait qu'elle est en réalité humaine (Puitepée, la douce compagne de Tetram s'y était attachée, n'ayant plus faim après avoir dévoré toute sa famille) mais il vaut mieux ne pas trop le dire devant elle. Une note supplémentaire de folie est apportée par Gnondpom, petit troll et jeune frère de Waha, et Tyneth, fille du chef du village troll Haïgwépa et amie de Gnondpom. Nos amis sont également accompagnés de Pröfy, demi-troll amoureux de Waha.

Bref, une série pleine d'humour. Un petit jeu : trouver les jeux de mots qui se cachent derrière les noms des personnages ...
Ainsi on a Troll Tetram, Puitepée Trolle, Pröfy Troll, Troll Gnondpom, Trolle Tyneth, Sexpÿs Troll, Trolle Erodravelle,...
Pour ma part, je n'ai pas trouvé ce qui se cachait derrière le nom du chef Haïgwépa

Pour en savoir plus : http://www.askell.com/Troy/Trolls/Scholies.php

Et pour vous mettre l'eau à la bouche : la recette de confiture trolle

Lorsque vous préparez un pétaure rôti, vous commettez souvent l'erreur, après l'avoir éviscéré, de jeter toutes ses entrailles à la rivière. Certes, grâce à vous, les poissons et autres créatures d'eau douce améliorent leur ordinaire. Mais à quoi bon ? Qui n'a jamais prétendu manger du poisson ? C'est pour ne point gâcher tous ces bas morceaux que je vous propose aujourd'hui une petite recette amusante et économique, celle de la confiture de viscères.
Creusez dans le sol un trou assez large et peu profond, et entassez-y boyaux, tripes et intestins. Ajoutez un demi-bûcheron haché fin, deux ou trois branches de kougniandier en fleurs et quelques noix de Dolun. Touillez vigoureusement avec les pieds, jusqu'à ce que vous obteniez une pâte presque homogène. Presque, car il est toujours agréable de sentir quelques morceaux entiers croquer sous la dent. Laissez votre préparation brunir au soleil quelques heures, le temps d'attirer aux alentours plusieurs centaines de mouches. Puis déversez deux tonneaux de miel sur les entrailles bien remuées, et attendez que les mouches s'y soient correctement engluées. Mélangez soigneusement le contenu du trou à l'aide d'une branche de chêne bleu. Ne craignez pas de mêler un peu de terre à votre confiture, c'est ce qui lui donnera cet inimitable craquant tant apprécié. Tournez le dos à la mixture et crachez six fois par-dessus votre épaule.
Votre confiture est presque prête. Faites-la moisir doucement un bon mois, puis emplissez-en des jarres de terre cuite. Tout l'hiver, vous pourrez ainsi déguster vos délicieuses conserves, avec vos amis, en famille, à la maison comme en pique-nique.

Je viens de relire la série "Tendre Violette" de Jean-Claude Servais.
Jean-Claude Servais est un auteur originaire de la Gaume, une région du sud de la Belgique où la forêt ardennaise offre un magnifique écrin naturel. Le dessin de Servais est marqué par la nature de sa région : il représente superbement la forêt et les animaux qui y vivent. Ses histoires s'inspirent des contes, croyances, légendes du pays gaumais, encore vivaces au début du XX° siècle, époque à laquelle il situe souvent ses histoires. Pour découvrir son univers, on peut parcourir son site officiel : http://www.jc-servais.com/

"Tendre Violette" est une série qui comprend déjà 7 tomes, et qui raconte la vie de Violette, jeune femme libre et sans attache qui vit au coeur de la forêt. Elle connaît les plantes et les animaux, elle vit en vendant au marché du village voisin les produits de ses récoltes dans sa forêt : champignons, plantes, lapins pris au collet, etc. Violette aime la liberté et la vie, en particulier le bon vin dont elle fait parfois un usage un peu immodéré, et les hommes auxquels elle s'offre avec générosité si ils ont su l'émouvoir.
Elle est jolie bien sûr, et les hommes aiment sa bonne humeur et son naturel, alors que les femmes évidemment la chassent, et la considèrent comme sorcière, ce qu'elle est peut-être un peu.
Certains hommes veulent même la capturer, mais elle ne peut se résoudre à abandonner sa chère liberté pour les chaînes d'une vie convenable et du mariage. Elle subira parfois les conséquences difficiles de ses choix.

Une série pleine de charme donc, dont les deux derniers tomes, qui forment une seule histoire, ont pour cadre la Citadelle de Montmédy dans le nord de la France. S'inspirant de l'histoire de cette citadelle, Servais nous livre une histoire riche et émouvante.

Suite à la sortie récente du tome 5 (et dernier tome ?) de la série, j'ai lu Kenya de Léo et Rodolphe.



Une série fantastique où Leo, le créateur des Mondes d'Aldébaran dont nous possédons également tous les albums, nous montre encore son sens de l'image et de la narration, aidé cette fois par Rodolphe.

L'histoire se passe en 1947 au Kenya. Kathy Austin arrive à Mombasa comme enseignante pour le collège local. On comprend vite qu'elle est réellement un agent secret de sa très gracieuse majesté britannique, et enquête sur la mystérieuse disparition de l'expédition de l'écrivain aventurier John Remington. Les traces se perdent sur les contreforts du Kilimandjaro, où on se rend compte que des phénomènes étranges se produisent : apparition d'animaux préhistoriques étranges, de cubes striés bizarres, le tout semblant surveillé par des soucoupes volantes. D'ailleurs, les preuves s'éliminent d'elles-mêmes au fur et à mesure...
En cette époque de guerre froide, les russes s'intéressent également aux phénomènes, et chacun suspecte l'autre.
Une histoire pleine de rebondissements donc, et pimentée de fantastique et de mystère.

Acheté récemment : le numéro 11 de la série Trolls de Troy, que j'ai déjà présentée plus haut.


Lu ce matin, Arleston et Mourier sont vraiment déjantés, ils iraient bien sur ce faux rhum

Une série que je ne pouvais pas ne pas avoir : Les Profs de Pica et Erroc, aux éditions Bamboo. Le 11ème tome est paru récemment :



Une caricature hilarante du quotidien de ces aventuriers des temps modernes : les profs ! Un recueil de gags dans le quotidien des profs d'un lycée, où ils affrontent les tribus d'élèves hostiles, puis se réfugient dans la salle des profs, où ils révisent parfois le monde de l'éducation nationale entre la machine à café capricieuse, la photocopieuse paresseuse, les 150 copies à corriger pour le lendemain, ou les interventions pas toujours bienvenues du proviseur. De temps en temps, les profs sont en vacances aussi, mais pas facile d'oublier ses cours et ses élèves...
Tous les thèmes s'y retrouvent évidemment entre le prof survitaminé, le prof trop relax, la prof sexy, la prof peau de vache, la prof dépressive, le prof timide, le prof syndicaliste à outrance, ... sans oublier du côté des élèves le cancre de service.
Bref une vision humoristique savoureuse de ce monde à part, même si j'ai trouvé que le tome 11 montrait un peu d'essoufflement dans la série qui commence à être bien huilée...

A l'occasion de la sortie récente du tome 6, j'ai relu la superbe série Weëna de Corbeyran, Picard et Brants, aux éditions Delcourt (6 tomes parus)



L'histoire du royaume de Nym-Bruyn raconte que les souverains fondateurs eurent 4 enfants : l'aîné Skoor devint un grand roi conquérant qui perpétua la dynastie, ses descendants constituent la "branche maîtresse". Le second, Noor, fut un enfant solitaire attiré par la magie qu'il étudia au cours de ses nombreux voyages, pendant lesquels il rencontra sa compagne Brunillia à la peau foncée. Ses nombreux descendants s'éparpillent à travers le monde, et se reconnaissent à leurs cheveux cendrés et à leur peau foncée, ainsi qu'à une aptitude naturelle pour la magie, ils forment la "branche invisible". Le troisième fils du couple, Tengoor, fut un enfant gâté et capricieux, dont l'amour se porta presqu'exclusivement sur sa petite soeur, avec laquelle il s'enfuit pour former un couple incestueux. Ils furent punis par un sortilège les condamnant à se reproduire entre eux, formant ainsi la "branche morte".
Aujourd'hui naît dans le petit village de montagne d'Halaskini une enfant aux cheveux gris et à la peau plus foncée que ceux de son village. Mohnhow'e-la-furie, démon protecteur d'Halaskini, prédit cependant au bébé un avenir très sombre, de discorde, de sang et de larmes. Le père de l'enfant, chef du village, refuse énergiquement la prédiction, et l'idée d'éliminer sa fille qu'il prénomme Weëna, "fille du vent".
La petite Weëna grandit dans ce village où sa différence n'est pas toujours facile à assumer, entourée de l'amour de sa nourrice Miureal, et de l'amitié du pâtre Gwylym.
Beaucoup plus loin, le prince Morckoor, dernier mâle de la branche morte, rêve de conquérir le royaume de Nym-Bruyn en détrônant le roi Ot'Skoor, influencé par l'énigmatique mage Haggral. Les prédictions du mage impliquent que Morckoor doit s'unir à une descendante de la branche invisible pour revendiquer le trône. Le destin de Weëna et de son village est en marche...

Ce qui m'a d'abord attirée dans cette BD est le superbe dessin d'Alice Picard. Puis je me suis laissé prendre à l'histoire qui s'avère très riche et dense. Corbeyran nous livre ici un excellent scénario, bourré de rebondissements, avec de nombreux personnages forts dont le vécu est évoqué pour servir de support à leurs actions. Une très belle réussite pour moi...

Mwais, Alice Picard et moi...

Quoi, t'aime pas attendre ?

L'impatience de la jeunesse

Leur faut tout tout de suite ces jeunes

Une série de bande-dessinée historique : Quetzalcoatl de Jean-Yves Mitton. Une série complète en 7 tomes parue chez Glénat.



Nous sommes en 1525 à Vera Cruz, ville portuaire de Nouvelle Espagne, fondée par les conquistadors espagnols qui colonisent le Mexique et soumettent les peuples aztèques. Le père Enrico Segura, confesseur pour la Sainte Inquisition, arrive du vieux continent avec son sécrétaire, le frère Diego Tancrède, pour entendre une jeune indienne dont le procès va s'ouvrir sous peu.
Il découvre alors horrifié une femme meurtrie, presque mourante, torturée par les représentants de l'Eglise sur place, qui assimilent les indiens à des sous-êtres. Il apprendra que l'indienne, Maïana, jeune mixtèque enlevée avec les siens de son village natal par les cruels soldats de l'empereur Moctezuma, deviendra, de par sa rage de vivre et de se venger de ceux qui ont exterminé son peuple, d'abord maîtresse en titre de Moctezuma, puis compagne du conquérant Cortès. Mais ce qui intéresse avant tout le tribunal, c'est que Maïana leur révèle où se cache le légendaire trésor des Aztèques, cet Eldorado tant convoité.

Jean-Yves Mitton est un habitué des séries BD historiques, il a participé à Attila mon amour, à Vae Victis et à Chroniques barbares, trois autres séries que nous avons en bibliothèque. Il traite ici de la conquête mexicaine comme un long flash-back, illustrant les confessions de Maïana à la veille de son procès. On y croise des grands noms de l'histoire : l'empereur aztèque Moctezuma, le conquérant Cortès, le chroniqueur Diaz dont le Codex illustre le récit, etc.
Le scénario est dense et, comme d'habitude avec Mitton, sans concession : il y montre à la fois la barbarie des aztèques avides de sacrifices humains, afin d'apaiser leur dieu-serpent à plumes, mais aussi l'absurdité et la cruauté de l'Inquisition de l'époque, et la brutalité des conquérants espagnols. Il revisite l'histoire au travers de l'épopée de Maïana, partant du principe que le biographe de Cortès a sans doute enjolivé l'histoire pour mettre en avant le conquérant. La BD se complète même d'un lexique de termes en langue "nahuatl", la langue aztèque de Maïana. C'est cru par moment, mais prenant !

Nouvelle série à découvrir: Sienna

Scénario de Desberg (Le Scorpion, 421, I.R.$, Le Sang noir...) et Filmore (le frère ainé de Desberg)
Dessin de Chetville qui signe également Sam Lawry



Sienna Mandeville est une redoutable consultante financière, mais ses nuits sont parfois occupées par des missions d'exécution au service la CIA. Tout comme Sienna, Gabrielle est sortie de la célèbre université de Yale, mais son parcours a nettement bifurqué pour faire d'elle une avocate faisant payer très cher ses riches clients afin de lui permettre de défendre ceux qui n'en ont pas les moyens.
Lorsque le recteur de Yale, leur mentor, meurt dans des circonstances bizarres, l'une et l'autre décident d'enquêter chacune de son côté, mais les développements vont les amener à collaborer, ce qui n'ira pas sans friction...

Dans le dessin, et bien que le dessinateur ne soit pas le même, on retrouve le style de Vrancken qui dessine Le Sang Noir et I.R.$. Au scénario, Desberg continue sur sa lancée du polar moderne et noir comme la série Tosca.
Il colle souvent à l'actualité et ses personnages nerveux donnent en général du caractère à ses séries. Pour ceux qui aiment I.R.$, Sienna leur conviendra tout à fait. A remarquer que cette nouvelle série met en scène deux héroïnes au lieu d'une habituellement.

Un série moyenâgeuse de très grande qualité : Légende de Yves Swolfs, 4 tomes parus aux éditions Soleil.



Un chevalier errant mène un combat acharné contre une horde de mercenaires. Ce chevalier semble avoir une maîtrise particulièrement aiguisée et singulière du combat à l'épée, et il occit toute la troupe de ses adversaires, avant de s'enfuir blessé sur son cheval. A bout de forces, il est recueilli par Enora la guérisseuse, un peu sorcière, qui vit seule au fond des bois.
C'est ainsi que commence l'histoire de Tristan de Halsbourg, celui dont le nom et l'existence sont devenus une légende.
En effet, 19 ans plus tôt, Matthias le Sec, avide de pouvoir et conseillé par le démoniaque Shaggan, s'empara du trône du duché de Halsbourg en assassinant son frère et sa famille. Mais une servante réussit à sauver in extremis un bébé de quelques jours à peine, l'héritier légitime du duché. Affolée, elle sort du château et finit par déposer le bébé à l'orée de la forêt, où il sera recueilli par le Galoup, sorte d'ermite un peu sorcier qui vit là entouré de ses loups.
Dix ans passent, et l'existence de l'héritier est devenue une légende pour ceux qui rêvent de se débarasser de la dure tutelle du duc Matthias, qui a entre-temps épousé Floriane, une cousine de son conseiller Shaggan, dont les desseins perfides s'affirment de plus en plus. L'enfant-loup fait de son côté la connaissance de la violence et la cupidité des hommes. Son père adoptif décide alors de lui donner la chance de se forger de meilleures armes pour la vie qui l'attend...

L'histoire imaginée par Swolfs est dense et riche, et servie par un dessin magnifique, tout en finesse et aux superbes couleurs posées par Sophie Swolfs, qui restitue avec merveille la rudesse de la vie au Moyen-Age.
On y suit en parallèle les destinées de nombreux personnages complexes, qui font vivre l'histoire. Le récit se teinte également d'un peu de fantastique, bien mis en scène dans cet esprit moyenâgeux qui sépare les disciples de Dieu et ceux du Diable. Cette idée est renforcée par la peur qu'inspirent encore les grandes forêts inexplorées et peuplées de loups - ou peut-être d'autres créatures maléfiques - qui existent aux limites des domaines seigneuraux de l'époque.
A ne pas manquer donc pour les amateurs de chevalerie et de châteaux moyenâgeux !

Sillage de Jean David Morvan au scénario et Philippe Buchet au dessin, éditions Delcourt, 11 tomes parus



Une jeune terrienne, Nävis, vit seule dans la jungle d'une planète inconnue, avec pour seule compagne Houyo, une femelle Tigrours. Nävis est en fait la seule rescapée du naufrage d'un vaisseau spatial terrien. Bébé lors de l'accident, elle a d'abord été prise en charge par un robot-nurse, puis s'est retrouvée livrée à elle-même avec Houyo comme garde du corps. Elle vit à demi sauvage et insouciante dans sa jungle, le seul endroit qu'elle ait connu.
C'est alors que la planète de Nävis croise le convoi de Sillage, formé de milliers de vaisseaux, de navettes, de croiseurs, ... appartenant à des êtres de toutes races, et à la recherche de nouvelles planètes habitables. Sillage forme une immense communauté d'êtres vivants d'origines et de croyances multiples, mais une race y est inconnue : les êtres humains.
Parmi les êtres de Sillage, Heilig, le Madjestoet du peuple Hottard a repéré la planète de Navis afin de la transformer en un endroit adapté à la vie de son peuple, issu d'un milieu à la chaleur infernale, et qui dépérit victime d'une épidémie sur Sillage. Nävis fait ainsi la connaissance de la violence due aux appétits d'autres êtres vivants intelligents.
Suite à ces évènements, Nävis sera contrainte d'intégrer le convoi de Sillage. D'abord révoltée, elle fera finalement preuve d'une grande faculté d'adaptation, et deviendra un agent spécial au service de Sillage, dont la série nous conte les aventures.


Excellente série de science-fiction, Sillage met en avant une héroïne jolie, fraîche, pétillante et au caractère bien trempé, dont le juron favori, poukram, émaille ses aventures. Le graphisme de la série est superbe, le dessin précis et imaginatif de Buchet donnant vie à toute une panoplie d'extra-terrestres, ainsi qu'à des mondes très différents. Chaque album propose une histoire complète, mais beaucoup de personnages sont récurrents, et on y sent également l'évolution de Nävis au cours de la série. La série traite de thèmes de société très divers tels que la guerre, le féminisme, la traite d'êtres humains, la corruption, le terrorisme,...
Nävis est le seul membre de Sillage dont l'esprit ne peut être sondé par aucune des races télépathiques présentes sur le convoi, ce qui, en plus de sa faculté d'adaptation et ses talents athlétiques, a mené la Constituante de Sillage à la nommer agent spécial. Mais le caractère de Nävis est entier et difficile à dompter, ce qui ne rend pas toujours sa vie à Sillage facile, d'autant qu'elle espère trouver un jour d'autres représentants de sa race.

La série se complète maintenant d'un superbe hors-série, Le collectionneur, et de deux séries annexes. La première, Nävis, raconte l'enfance de l'héroïne sur sa planète-jungle, en compagnie de Houyo, c'est un sympathique complément à la série initiale. La deuxième série, Les chroniques de Sillage, nous a par contre déçus, car Buchet y a passé la main à de nombreux dessinateurs, qui illustrent des petits récits d'un dessin souvent sommaire, à la limite de la caricature, dommage...

Mmmm voici deux séries très intéressantes, que je mets en haut de ma liste de courses !

Djinn, de Jean Dufaux au scénario et Ana Miralles au dessin, 8 tomes parus aux éditions Dargaud.



Années 60, Kim Nelson arrive à Istanbul sur les traces de sa grand-mère maternelle Jade, qui fut favorite du dernier sultan turc. Elle rencontre un jeune homme, Malek, qui semble savoir des choses sur elle et ses recherches, et qui va l'aider à remonter le passé.
Flashback en 1912, le sultan Murati, surnommé le sultan noir, reçoit Lord Nelson, un diplomate anglais, et son épouse. A cette occasion, il charge sa favorite en titre, Jade, aux talents sulfureux, de séduire le couple. Elle entraînera Lady Nelson au coeur du harem où elle se perdra. Ce harem devient une arme puissante aux mains du sultan, dont les anglais et les allemands se disputent les faveurs et son alliance.
C'est le début d'une histoire où s'entrecroisent les recherches de Kim Nelson, qui se laissera entraîner très loin dans cet Orient mythique et trouble, où les bordels ont remplacé les harems, et l'histoire de Jade, dont on murmure qu'elle seule savait où a été caché le trésor du sultan, dont le mirage va suivre les péripéties de Kim.

Kim et Jade, deux facettes d'une même malédiction, celle du Djinn, incapable d'aimer... Jean Dufaux et Ana Miralles nous plongent dans une histoire fascinante, dont la base est un lieu mythique et ouvert à tous les fantasmes : le dernier harem d'Istanbul. On se laisse entraîner avec Kim et Jade au coeur des charmes sulfureux de l'Orient des derniers sultans. Le dessin d'Ana Miralles, même s'il n'est pas de la précision d'un Swolfs par exemple, convient très bien au récit imaginé par Jean Dufaux, en donnant corps à la sensualité du récit.
Le décor planté à Istanbul correspond en fait à un premier cycle de 4 albums. La série se poursuit ensuite par un deuxième cycle consacré à l'Afrique noire et à ses légendes. Nous possédons en plus le premier cycle dans un très beau coffret reprenant, en plus des 4 albums, un hors-série, Ce qui est caché, où Jean Dufaux raconte avec des mots très imagés la rencontre avec sa dessinatrice, et la genèse du premier cycle de Djinn, éclairant différents aspects de la série, le tout illustré par de magnifiques dessins inédits d'Ana Miralles, dont deux sont reproduits sur support cartonné ajouté au coffret (l'un deux m'a d'ailleurs servi de modèle pour un dessin que j'ai montré ICI).

Pour en savoir plus, il existe un joli site consacré à la série : http://www.dargaud.com/djinn/